C’était long et chiant, un voyage en bus jusqu’au Salvador

Vous êtes déjà parti en voyage en étant malade ? C’est ce qu’il nous est arrivé du Honduras au Salvador…

Jour 37.

Bon, on vous explique. On doit aller au Salvador. On va le faire en deux étapes. Un « incident voyageur », comme dirait si bien la CTS, est survenu. En fait, c’est simple. On grimpe une côte dans un bus plein à 120% de son volume. Oui oui, l’aide du chauffeur est à moitié accroché à une fenêtre à l’extérieur du minibus, une jambe à l’intérieur, l’autre au-dessus de la route. Puis d’un coup, le chauffeur crie. On s’arrête. Ça blablate à l’avant. Puis on voit le chauffeur avec la pédale d’accélérateur en main. C’est cool, ça. On va pas repartir. En tout cas, pas avec ce bus. 

Le temps de l’attendre. On remonte dans celui qui arrive. Sauf qu’il était plein. Mais ils sont capables de tout. Si le mini-van, micro-bus, pot-de-yaourt précédent était plus rempli que ce qu’il pouvait recevoir en terme de capacité, attendez de voir de quoi ils sont capables.

Ils ont réussi à rentrer deux bus… Dans un seul ! D’ailleurs quand il s’arrêtait sur le bord d’un chemin pour déposer des passagers, ils étaient obligés de sortir par les fenêtres tellement personne n’avait d’espace pour bouger et laisser les gens sortir. Le plus intéressant dans tout ça, à part le fait d’être debout, serré, dans un cercueil sur roulettes pour 50 personnes, alors qu’il y a que 20 places assises, et qui roule à 110 kilomètres par heure dans des virages serrés, c’est que les gens ici sont vraiment petits. Et 1m75 c’est une taille hors dimension. Donc la population locale ne touche pas le toit du bus quand elle se lève. Donc faire un trajet de 2h debout sans pouvoir bouger, soit, ça arrivera à nouveau. Par contre, avec la nuque pliée en deux sur le côté pendant tout le voyage, on évitera.

On fera le choix de s’arrêter après 6 heures de routes, dans un hôtel à Santa Rosa de Copán pour raison de santé. 

Jour 38.

On repart. Direction la frontière. C’est pas à côté. Mais c’est plus acceptable que la veille niveau ambiance de voyage. Bon, nos sièges sont des seaux en plastique renversés mais au moins on est assis. Jusqu’à la faille, comme ils l’appellent. La faille, c’est un glissement de terrain qui s’est produit il y a quelques jours, et qui a littéralement rasé la route. Ça a créé un embouteillage de routiers monstrueux, et ils regardent la reconstruction en direct live depuis leur hamac, fixé aux essieux. Ça doit pas être super marrant d’être routier ici. 

Du coup, pour traverser ce trou, on se tape une heure de rando. La petite mise en jambe matinale passée, on saute dans un autre bus. On arrive au poste de douane vers 13h. Les douaniers salvadoriens sont vachement plus peace que les honduriens. 

Voilà, frontière traversée. Premier bus au Salvador, premier pigeonnage du pays. On se serait pas faits avoir si l’allemande devant nous avait pas accepté de payer cinq dollars son trajet. Tant pis, c’est le jeu. 

Après 9h de voyage, on arrive enfin à Santa Ana. 

Et là, maux de ventre.

Parc de la ville de Santa Ana
Cathédrale de Santa Ana

Jour 39, 40 et 41.

Pas de détails, vraiment c’est mieux.

Jour 42.

On file au lac Coatepeque. Et franchement, après une heure de route, on se dit: « ça va être dur niveau tourisme le Salvador »

En fait, il y a une route qui longe ce lac. Mais on ne peut pas le voir. Tout est bétonné par des resorts et des complexes hôteliers « haut-de-gammes ». Pas de point de vue, pas de plages, pas de pontons… On se résigne à boire un verre sur une sorte de terrasse sur pilotis. 

Puis on fait demi-tour. On attend le bus. Dix minutes. Une heure. Deux heures et demi.

Un mec nous prend en stop dans son 4×4. Il est avec sa femme et ses enfants qui jouent, courent et se chamaillent à l’arrière, non-attachés, en sautant et criant dans tous les sens. Lui, il travaille en Californie dans l’import-export, sa femme s’occupe des gosses. Le Salvador, et les autres pays qu’on a faits jusqu’à présent, restent des pays très machistes avec une organisation de la société très patriarcale. L’homme ramène l’argent, la femme au ménage. 

Ils sont revenus pour les vacances, rendre visite à leurs familles respectives. Ils nous déposent à la gare routière.

Jour 43.

On veut faire le volcan. On est forcés de prendre un guide, qui ne sera pas fondamentalement utile, mais c’est le règlement ici dans les parcs naturels. Pour éviter, en grande partie, que les Américains fassent n’importe quoi. Donc voilà, on est avec Gerson, qui adore la nature, son travail de guide et apprendre de nouvelles choses, mais qui n’est pas heureux parce qu’il ne gagne pas sa vie correctement, parce que les cagnottes sont distribuées en plusieurs parts, mais il n’a pas le choix parce qu’il garde quand même suffisamment pour survivre. 

Bref. Prenez des guides, il y a toujours une famille derrière. Surtout que c’est cinq dollars de plus, quoi. 

On grimpe, c’est une promenade de santé. Mais c’est agréable de randonner un peu. Et la vue au sommet est incroyable. Un cratère rempli d’une eau turquoise dont s’échappent des émanations de soufre et de vapeurs. Tout ça, dans un décor géologique d’une précision folle. On a l’impression que les strates ont été coupées au laser. Du rouge, du jaune, du gris, du blanc. Les nuages qui vont, qui viennent. Tout est surréaliste. On profite du moment.

On s’endormira sur la route du retour.

1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires