Bán kúlena

Grand départ.

Nuit blanche. Excitation. Palpitations. Champ lexical de la nervosité, bonjour.

La nuit a été courte avant de se mettre en route pour l’aéroport de Bâle-Mulhouse. Un sandwich avalé, un café trop serré et le moment qu’on voyait filer, non pas sans l’attendre, apparaissait soudain sous nos yeux. Déjà. L’attente était d’une interminable brièveté. Mais il est maintenant l’heure de s’en aller.

Les sacs glissent, sans un seul bruit, accompagnés d’une certaine finesse et de lenteur, presque élégante, sur ces rouleaux de plastique gris. Les accueillant d’une générosité austère, écartant les bandes foncées qui les séparaient jusqu’alors du labyrinthe qui les attendait. C’était ça. Le chemin du bout du monde.

On les abandonne, admirant ce rituel. On les observe se faire avaler par cet ogre à bagages, dont l’appétit insatiable et frénétique les accompagnerait sur le tarmac.

Il faut y aller. On se presse, seulement pour se donner le temps. Passer deux ou trois coups de fil. Envoyer un ou deux messages. 

On y est, on n’a jamais été aussi proche. C’est parti, on décolle. 

Soudain, sans s’en rendre nous y sommes. L’agitation de la fourmilière parisienne d’où partira notre vol qui nous transportera vers un autre continent.

Guatemala nous voilà.

Une aventure qui promet d’être riche. En rencontres, en enrichissement culturel, certes. Mais aussi en projets. Artistiques ou documentaires. Les deux, sans doute. 

Finalement, voyager ce n’est que découvrir que tout est possible. À tout moment. Voyager c’est s’échapper, s’évader. Mais par dessus tout, voyager c’est rêver. Et il faut donner vie à ses rêves.

L’arrivée à Guatemala City se fait sans encombre. On aperçoit nos sacs sur le tapis roulant. Ouf, le voyage peut commencer. On cherche la sortie. Douane inexistante. Tampon immédiat. On saute dans un taxi.

L’hostel est cool. Cristian nous accueille avec beaucoup de patience et de pédagogie dans son espagnol. On s’écroule.

Jour 1.

Réveil matinal, bam 4h du matin. L’occasion de faire une balade au centre et de voir la ville se réveiller doucement. 

« Ayayay Gringos » crie un vendeur ambulant.

On nous parlait de l’insécurité régnante dans la capitale, mais tout semble sous contrôle par la police. On marche dans plusieurs quartiers.

Par chance, on nous ouvre les portes du jardin botanique de la ciudad. En fait, on apprend que c’est un espace d’étude de l’université San Carlos. On nous lâche au milieu des plantes. L’occasion d’observer la diversité florale de la région puis d’enchaîner sur le musée de biodiversité animale du pays et de sa collection minéralogique.

L’après-midi, on va faire nos courses au mercado central. Résultat des courses: zapote columbiano, tomates, choricitos et haricots rouges pour le menu du soir. Se faire à manger au Guatemala ne coûte pas grand chose !

Il fait nuit tôt. On retourne à l’hostel se reposer, complètement décalés par les huit heures qui nous séparent de la France. Une Gallo, la bière locale, et un repas simple mais efficace nous achèvent. Juste encore le temps d’échanger quelques mots en anglais avec Isabella, une italienne de passage après un séjour en Floride, et ensuite de filer dormir.

Iglesia Yurrita

Jour 2.

L’aventure commence. Tout d’abord, on demande au réceptionniste comment se rendre à la station de bus local pour nous rendre à Antigua. Il nous explique que le plus sûr pour nous est de passer par la Plaza municipal et de longer l’avenue à travers différents quartiers. 

En cours de route, on nous déconseillera de passer par là à pied avec nos sacs. On se résigne alors à prendre le Transmetro. De la Plaza municipal jusqu’à la station Trébol. Il faut compter environ 30 minutes de bus, puis monter sur une passerelle, traverser une sortie d’autoroute puis un marché sauvage. Nous y voilà. Les fameux chicken bus! 

Nous roulerons ensuite 1h30 jusqu’à Antigua. Les vendeurs ambulants s’enchaînent à chaque fois que le bus s’arrête, laissant place à un ballet infernal de vacarme, de cris et de bruits d’essieux de notre pilote barjot, un peu trop fan de Fast and Furious. Un migrant hondurien vient même demander un peu d’argent pour l’aider dans sa quête de rejoindre le Mexique, mais surtout pour l’aider à subvenir à ses besoins. Il ne faut pas oublier toutes les migrations qui surviennent en Amérique centrale, pour fuir la précarité et tenter de rejoindre les États-Unis dans l’espoir d’une vie meilleure.

Évidemment, pour poser le cadre, il faut souligner que tout le trajet se déroulera au son de musique latina, de variété guatémaltèque et de 50 cent. 

Arrivée, non pas dans le Candy shop, mais sous l’orage. Coulées de boue à prévoir. D’accord, les tuk-tuks font du jet-ski, les camionnettes nagent à contre-courant et, nous, on a de la flotte jusqu’aux genoux quand on veut traverser une route. Mais bon, ça paraît normal.

« Mucha lluvia » nous dit le cuisinier du petit restaurant dans lequel nous avons mangé, non pas sans rire, nous voyant arriver dégoulinant de partout.

Difficile de visiter la ville dans ces conditions. On va essayer de faire des courses pour cuisiner ce soir. On se lèvera aux aurores demain pour profiter des éclaircies matinales.

Que l’aventure commence !

Chicken bus

Jour 3 et 4.

Antigua. Son architecture coloniale. Ses couleurs. Ses volcans.

Assez vite, on découvre le marché central. On achète des lorocos, des frijoles, des tomates, des piments « dientes de perro ». C’est parti pour une excursion au milieu des saveurs. On se fait pote avec Luís. Le cuisinier de l’hostel où on loge. On échange dans un espagnol approximativement fluide. Sur la cuisine locale., sur la cuisine du monde, sur sa possibilité de venir cuisiner en France ou non. Ici, il fait des journées assez courtes mais travaille tous les jours.

Carmen nous apprend à « tortillar ». C’est de la pratique: il faut avoir le coup de main.

Plus tard, on essaie de monter au Cerro de la Cruz, un point de vue sur la ville. Malheureusement, la croix est en rénovation. Tant pis.

On retourne en ville, visiter la cathédrale.

On flâne dans les rues. Avant d’esquiver à nouveau une pluie torrentielle. 

L’occasion de se reposer et d’essayer de trouver un rythme, épuisés par le décalage horaire.

Cathédrale San Joseph

Jour 5.

Turista bonjour. Pour un des deux, seulement. Repos forcé. Tour au marché. Avancée du blog. Traitement des photos. Cuisine. 

S’abonner
Notification pour
guest
1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires