Continuation de notre voyage au Nicaragua.
Jour 55.
On commande un thon de deux kilos et le même poids en crevettes au pêcheur du village. Ça ne coûte rien. Ce soir, c’est festin !
Puis, en fin de matinée, Patrick nous propose de nous faire visiter un quartier très peu connu de la ville de León, qui appartient à la communauté de Sutiaba. Il s’agit d’une communauté indigène pour laquelle il essaie de travailler, notamment avec des idées concernant le musée, comme mettre à l’écrit des contes et histoires indiens pour que ceux-ci restent et de transmettent.
D’ailleurs en voici une très courte. C’est l’histoire de la croix de Poneloya.
La fille d’un membre du pouvoir espagnol, en débarquant avec les conquistadors tomba amoureuse d’un chef indien. Mais leur amour était impossible. Le chef fut tué et elle se suicida sur ce rocher au milieu de l’océan Pacifique. En sa mémoire, les espagnols placèrent cette croix faisant face aux vagues qui tentent de la submerger.
Il nous amène également à un arbre célèbre du quartier où fut pendu un célèbre chef indigène. Chaque année, une commémoration à lieu pendant plusieurs jours et il devient impossible de circuler dans ces rues, tellement il y a de monde.
On finit par un coucher de soleil et un repas de roi qui rappelle la France: crevettes sautées à la crème et tataki de thon avec une ratatouille.
Jour 56.
Repos la journée. Puis on part à la pêche avec Patrick et Roxanne, tout en profitant du coucher de soleil. Rien de pris mais un bon moment passé avec nos hôtes. Et un spectacle magnifique, en couleurs et en ambiances.
Jour 57.
Cette fois, on part à la pêche avec Manuel. Le pêcheur du village. On part du fin fond de Poneloya, sur une petite lancha, au milieu des arbres, des lianes et des racines. On lance nos leurres et c’est parti pour pêcher à la traîne. Au bout d’une heure, une touche. Un gros Pargo vient taper. Un petit combat, on essaie de le remonter. Il se décrochera juste avant de passer le bateau. Tout le monde est dégouté. Dommage. Il approchait les deux kilos.
Deuxième touche, un micro poisson d’environ vingt centimètres mord. Celui-ci sera remonté puis relâché.
Puis, plus rien. C’est pas grave, on aura passé un bon moment.
Jour 58.
Moustiques et fourmies rouges. Huile essentielle de citronnelle.
Jour 59.
Départ pour Granada. C’est un peu long. Six heures de voyage, au doux son des neiges du Kilimandjaro. Le chauffeur avait un faible pour les chansons françaises des années 60. Une heure et demi jusqu’à León. Changement de gare du petit marché jusqu’à la gare centrale. Deux heures trente jusqu’à Managua. Changement de gare en taxi, encore trente minutes. Puis une heure trente jusqu’à Granada. Ouf !
Ce qui frappe à Granada à part ses couleurs, sa chaleur et ses calèches, c’est la propreté de la ville ! Première ville où il n’y a pas de détritus partout, et c’est plutôt agréable de ne pas marcher dans une décharge publique.
On arrive à l’auberge de jeunesse. La plus aboutie qu’on ait faire jusqu’à présent. Il y a de tout pour tout le monde. Bien que ce soit vachement axé fête.
Le propriétaire est forcément américain ou européen pour avoir créé un truc démesuré mais qui répond à toutes les attentes des backpackers. Déjà, il peut loger facilement soixante personnes.
Il y a une piscine, un billard, des terrasses en rooftop, un bar avec des happy-hours et des rhums/coca gratuits pour ceux qui veulent se la coller. Oui, le Nicaragua c’est surtout un tourisme festif, pour américains et européens, souvent jeunes, qui découvrent l’émancipation. Donc tu te retrouves avec des mecs et des nanas qui vomissent dans tous les sens parce qu’ils savent pas se gérer. Ça fait un peu colo de vacances dans le fond. Mais ils sont pas méchants hein, c’est juste compliqué de parler d’autre chose avec eux que de leur dernière cuite. L’ambiance collège/lycée c’est un peu fini pour nous. Surtout avec le méchant CPE qui vient éteindre les lumières et la musique à onze heures. Bouuh !
Mais sinon elle est cool, il y a une salle de muscu pour se remettre doucement au sport et un espace co-working. Puis, il fallait bien qu’on en croise des vilains gringos, on finirait presque par en avoir marre de privatiser les hôtels.