N’est-ce pas là étrange de lire « pourquoi on a pas aimé le Costa Rica » quand on sait les merveilles qui se trouvent dans ce pays ? Et pourtant. On n’a pas aimé. On vous écrit ces lignes sans recul. Actuellement on est à Tortuguero et bien que le cadre soit « paradisiaque », pour nous ça ressemble à un mauvais rêve.
Spiritualité
Notre périple au Costa Rica s’annonçait pourtant bien. Bénis des dieux, comme de bons laïcs. On traversait la frontière entre le Nicaragua et le Honduras lorsque qu’on est tombé sur deux hommes avec la main sur le cœur. Ces deux fervents de l’église de Dieu, l’un Costaricien et l’autre Mexicain, nous proposaient de nous déposer jusqu’à Liberia à notre hôtel. C’était sur leur route. Ça paraît étrange, et ne paniquez pas!
Une fois la tentative d’évangélisation passée, Marco et Frederico, nous ont fait passer un agréable après-midi. Ils finiront par nous payer un repas et nous souhaiter, à leur façon (une belle prière en espagnol au milieu de la rue), un bon voyage.
Si seulement la journée s’était terminée là. En entrant dans notre hôtel on se retrouve nez à nez avec un gros bonhomme, tout de rouge vêtu, les pupilles dilatées. On a d’abord pensé que c’était le propriétaire et que lui aussi avait pété un câble. Comme beaucoup d’européens, américains et autres, ici. Lui il était juste fou. Un voyageur sans fin qui avait trop fumé et fait un peu trop de trip à l’ayahuasca. On vous passe les détails de la discussion qu’on a eu avec lui ce soir là, mais on n’était pas rassuré d’avoir à partager le dortoir avec lui.
Monteverde
Comme vous l’avez déjà lu, Monteverde n’a pas été notre parc préféré.
Haut lieu touristique au Costa Rica, il vous est décrit comme l’incontournable du pays. Bon, par où commencer? Le prix? 25$ par personne. Jusqu’ici l’un des parcs les plus chers qu’on ait fait, mais aussi le plus décevant. En voyant la map on était ravis, avant de se rendre compte qu’en faisant l’intégralité des circuits, on avait marché 2h30, sur du plat et du bitume.
El viejo del monte
Vient notre expérience de Workaway. Imaginez nous, deux puces, sautillants partout. Excités à l’idée d’apprendre plein de choses dans une ferme éco-responsable qui souhaitait étendre son activité en lieu éco-touristique, auto-suffisant.
Vous voyez venir le problème, vous? Bah nous, non.
“El viejo del monte” c’est le nom de cet endroit. La légende dit qu’un esprit vit dans cette ferme, il protège les propriétaires et les gens qui veulent du bien à la nature. Excusez nous les mots, mais le seul esprit qu’on a rencontré s’appelait Jennifer et il n’était pas super sympa. On vous passe les détails de cette expérience, surtout parce qu’on n’a pas envie de traumatiser nos familles. Mais après deux semaines passées là-bas, on était à deux doigts de commettre un meurtre.
Alors on s’est dit qu’on devait prendre des vacances. Et oui! on sait que ces mots sonnent faux, parce que vous pensez sûrement qu’on passe de très longues vacances à l’autre bout du monde. Ce n’est pas le cas.
Bernard
Donc on s’est mis en tête d’avoir ces vacances à Tortuguero avec certains des volontaires/amis, qu’on avait rencontrés. Tout était parfait, sans compter la pluie, excusez-moi: “le climat tropical”. Et Bernard, notre guide, qui nous a fait découvrir qu’il y avait une différence entre de la pluie et de la pluie. On t’explique.
En arrivant, on rencontre Bernard un allemand avec une épaule cassée et deux côtes en moins, qui se présente à nous comme LE guide. Bernard parle 6 langues, dont le français. On ne comprenait pas son français mais on est resté poli et on a poursuivi en anglais avec lui. Bernard nous a fait un point de toutes les activités qu’on pouvait faire, et surtout il nous propose un super package: 1 tour le matin en Canoë dans le parc de Tortuguero, une balade avec un guide dans le parc l’après-midi et ensuite une expédition nocturne pour observer des serpents et autres espèces nocturnes. Tout ça pour la maudite somme de 125$, à deux, entrées du parc inclus et l’assurance de voir pléthore d’animaux. Parce que oui, tout se paie ici, même quand c’est pas dingue. Mais, deal!
Le lendemain matin, tout content, on se lève à 4h45. Et puis le ciel était très gris. Il a commencé à pleuvoir alors que nous étions sur l’eau et ça ne s’est jamais arrêté! Bernard vient donc à notre rencontre dans la matinée, pour nous annoncer que malheureusement on ne pourrait pas faire le tour de l’après-midi parce qu’il pleuvait trop. Après avoir délibéré, sans Bernard, la petite troupe qu’on est, venait à la conclusion qu’on ne voulait plus faire le tour. La pluie était torrentielle et on avait déjà bien dégusté.
Armelle envoie donc un message au guide, sans réponse. Il avait en fait cassé son téléphone dans la matinée. Elle décide donc d’envoyer le même message à un numéro présent sur le prospectus que Bernard nous avait laissé. Et puis le drame. Bernard reviendra à notre hôtel, furax. On essayera de lui parler à plusieurs reprises mais rien à faire.
Bernard, c’est ce genre d’homme qui utilise sa position pour intimider les femmes, vous pensez bien que ça n’a pas fonctionné. Quand ça ne fonctionne pas, et qu’il atteint ses limites, il essaye de chercher du réconfort chez les autres. Autres qui ne sont pas forcément concernés par son problème. Bref, Bernard ne voulait pas nous rembourser notre argent, mais pire, il voulait nous contraindre à faire le tour un autre jour. Dans son argumentaire il nous explique aussi que « s’il pleuvait comme ça ce n’était pas de la pluie, juste le climat tropical, et qu’il n’y a aucune raison d’annuler le tour du soir ». Remontons quelques lignes plus tôt! Notre tour de l’après-midi a été annulé à cause de la pluie. Même pluie qui maintenant n’en était plus.
Nos vacances frôlaient la catastrophe. A force de s’acharner, de demander à parler aux responsables etc.. on aura gain de cause. Mais cette fois ci, c’était la goutte (de pluie) de trop. En presque un mois au Costa Rica, on a vécu les montagnes russes émotionnelles, et bien que ce soit un pays incroyable, on ne peut pas venir à la conclusion qu’on a aimé ce pays.
Ça, c’est juste les histoires les plus marquantes à vous raconter! Chaque jour à son quota de personnes malhonnêtes ou d’aventures rocambolesques.
On ne finit pas ces lignes sans un point positif, parce que tu t’en doutes, on essaye toujours de relativiser et on a quand même des choses de positives à dire. C’est jusqu’ici l’endroit où on a vu le plus d’animaux: paresseux, serpents, caïmans, kankajou, quetzals, toucans, aras et oiseaux en tout genre, tortues, iguanes et autres lézards, on en a eu plein les yeux. C’est aussi l’endroit où on a fait de superbes rencontres, d’un instant, d’une semaine, ou de plus, qui sait. On s’en va pour la Colombie et c’est nos derniers instants en Amérique centrale. Pourtant on en gardera ce merveilleux souvenir de tortues prenant la mer pour la première fois et de partage avec des rencontres de tous horizons. Il faut qu’on avoue être content de s’en aller et en même temps un peu triste, parce que c’était pas si horrible au final.
Petit update: À notre arrivée en Colombie on se doutait qu’il nous faudrait courir aux quatre coins de Bogotá pour pouvoir acheter tout le nécessaire au camping. Ce qu’on découvrira sur place sera bien moins drôle. Après avoir jeté la moitié de nos affaires parce qu’elles avaient moisies, on passe l’autre moitié à la lessive, d’urgence. Histoire de sauver les meubles. Puis, on découvre que l’appareil photo d’Arthur n’a pas supporté l’humidité du Costa Rica, ni notre petit week-end au Rio Costa Rica. On a parcouru tout Bogotá et tout Medellin. Le jugement était sans appel et il a dû racheter un boîtier d’appareil. (Update d’update: ce n’était pas si terrible en fait.) L’ordinateur d’Armelle, quant à lui, ne capte plus internet. Pas pratique pour écrire un blog. On lui trouvera une solution temporaire avec un dongle, une clef USB qui remplace la carte wifi des ordinateurs. La loose.